* Petit générique de série* « Dans l'épisode précédent... » (oui bon ok).
Pour celles et ceux qui suivent, j'ai évoqué dans l'article précédent, un incident en 2016 avec une personne intervenant dans le milieu des cancers féminins. Si je vous en parle aujourd'hui, c'est parce que cette rencontre curieuse dirons nous, donne d'autant plus de sens à ma démarche.
Je vais donc vous raconter cet échange avec cette interlocutrice que nous appellerons P.
En 2016, je contacte un organisme en lien avec les cancers féminins pour mettre en place une opération caritative. Mon idée : Proposer pendant une journée de donner des cours de pole dance bénévolement pour collecter des fonds et permettre de faire une action de sensibilisation sur la question du cancer du sein.
Il faut savoir que dans mon studio, je distingue très clairement les cours de pole dance des autres cours que je donne et notamment ceux en lien avec le caractère plus sensuel/sexy.
Si je le précise, c'est parce que P. est gênée par cette mention là sur mon site. En effet, je ne me suis jamais cachée de proposer des cours et des stages dédiés à la féminité où j'enseigne entre autre le strip tease (mais pas seulement).
Je la rassure le caractère sportif de la pole, et que ma proposition n'a rien à avoir avec ces cours là. (Je me vexe un peu mais soit).
Nous convenons d'un rdv au studio pour discuter de tout ça. P. se présente au studio où je l'accueille chaleureusement. Elle m'annonce directement qu'elle est féministe et puis que la mention du strip sur mon site la gêne quand même encore, qu'elle ne voudrait pas être associée à cela. Mon sang italien chauffe un peu mais je défends mon action, et puis viens cette phrase probablement maladroite, mais formulée ainsi :
« Nous intervenons bien auprès des femmes immigrées et des prostituées, alors pourquoi pas dans un studio de pole dance ».
4 ans après ces mots et ce qu'ils traduisent inconsciemment/maladroitement, résonnent encore en moi. Il existerait quelque part une classification des femmes dignes ou non d'être sensibilisées, informées, sur la maladie. Je suis sonnée et mon sang italien fait des loopings dans mon corps.
Je ne donne pas suite (ça vous le saviez déjà).
Même si j'avais déjà fait l'expérience du jugement acerbe de certaines femmes celui ci me marque d'autant plus. Je ne comprends pas ce tabou sur le rapport au corps et à la féminité, d'autant plus face à une maladie telle que le cancer du sein. Je suis profondément peinée pour ces femmes et les quelques échanges que j'ai pu déjà avoir avec mes warriors me confirmeront que le féminin, la maladie, la sexualité, et l'après sont des choses bien compliquées. 4 ans plus tard, je me dis que sans cette rencontre avec P, ce projet n'aura peut être pas pris encore plus de sens.
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