Partie 1 : L'histoire de la pole à travers le temps et le monde.
Lorsque l'on s'intéresse à la pole dance de nos jours (2021), au delà de son unique pratique comme loisir sportif/artistique, on est amenés.es à se questionner sur ses origines ; débat qui anime la communauté pole depuis plusieurs années.
Pour moi, il y avait toujours eu une légère ré-écriture de l'histoire, une envie consciente ou non de rendre son origine « pole-itiquement » correcte, comme en témoigne les nombreuses modifications de la page wikipédia dédiée à la pole créée en 2007.
J'ai donc décidé de me plonger dans son histoire au delà de la simple page wikipédia. Parce que vous connaissez l'adage « si wikipédia dit que les cochons volent, alors les cochons volent ».
Alors la pole ça vient du strip-tease ou pas ? La réponse est dans le titre : Oui la pole s'origine dans le striptease et c'est à travers un petit plongeon dans l'histoire de l'art de se dévêtir que l'on va y parvenir.
Me voici depuis quelques temps apprentie historienne de la fesse à l'air 🩲.
Si l'origine de la pole dance en elle même, m'importe finalement peu; un retour dans le passé (parfois super lointain), m'apportera peut être des débuts de réponses à certains questionnements que j'ai.
En effet, j'ai commencé à m'intéresser à la pole dance à une époque où elle n'était pratiquée presque qu'essentiellement dans les clubs de strips parisiens et puisque j'y cherchais une manière d'être plus à l'aise avec mon image et mon corps de femme, sans être sportive pour un sou, cela me convenait bien.
Des années plus tard, en observant le développement de la discipline, sa diversification, sa « démocratisation » diront certains.es, les discours et débats associés que ce soit au niveau français ou anglo-saxon, le tout associé à mon rôle d'enseignante et de femme engagée, plusieurs questionnements ont commencé à être plus pressants chez moi.
Si je vous parle de cela, c'est que ces questionnements touchent au corps de la femme, ou des femmes, à l'image qu'elles en ont, à l'image que la société en a et en donne à travers le temps, les médias, de certains tabous et censures, etc. Parce que le corps d'une femme autant qu'il génère des fantasmes ou du dégoût chez l'autre, est dans la pole dance quelque chose de central et supporte de nombreuses projections de la société.
C'est pour cela que je vous emmène avec moi dans un petit périple historique lié au corps de la femme et l'art de se dévêtir. Rendez vous dans l'Antiquité et même un peu avant.
I. 5 000 ans de "striptease" : de l'Antiquité à nos jours.
1 . L'Antiquité et l'art du dévoilement.
Pour que l'on se comprenne bien, nous partirons du principe que sous le terme striptease nous évoquons l'art de se dévêtir et d'exposer publiquement sa nudité (partielle ou totale) et ce peu importe son but (artistique ou mercantile).
Si le striptease n'a vraiment commencé à voir le jour qu'à la fin du 19ème S pour en donner bien plus tard, la forme que nous connaissons actuellement (mais pas seulement), je tenais à pousser plus en amont la recherche concernant le rapport au corps et notamment à celui des femmes.
En effet tout au long de l'histoire de l'humanité, nous pouvons retrouver de perfomances associant la nudité (des femmes) et n'ayant semble t'il pas toujours eu droit à cette forte désapprobation sociale.
Il s'en est passé des choses avant que le striptease ne deviennent un service érotique tarifié... Vous vous doutez bien que les grecs ne jetaient bien évidemment pas des pièces dans la tunique de femmes accrochées aux colonnes des palais.
La référence la plus ancienne à un striptease se retrouve dans l'Epopée de Gilgamesh. C'est un des écrits les plus anciens basé sur des récits du 3eme milllénaire avant JC, qui racontre notamment l'histoire de la descente dans les enfers de la déesse Innana/Ishtar
Innana pour se rendre aux enfers passera à travers 7 portes où elle abandonnera un bijou ou un vêtement, jusqu'à se présenter entièrement nue à la porte des enfers. Un rapprochement pouvant également être opéré avec la danse des 7 voiles associée à Salomé. Ces références à la nudité et à l'effeuillage se retrouve également dans la littérature grecque (Plaute, Aristophane...).
La représentation de la nudité de la femme, ne semblent pas avoir été toujours aussi problématique qu'elle ne l'est actuellement comme peuvent en attester de nombreux mythes et représentations artistiques de déesses. Des vénus sculptées pendant le paléolithique ont d'ailleurs été découvertes par les archéologues (35 000 ans pour la plus ancienne).
Et puis arrive le petit JC et la christianisation de l'occident qui conduira à proscrire l'art du dévoilement et tout ce qui touche au corps charnel. La religion faisant du corps de la femme un fruit défendu.
En effet le christianisme (en tout cas dans la version ancien testament) semble être la premiere religion monothéiste où la femme n'est plus/peu représentée.
On se retrouve donc fin 19éme-début 20ème, (une sacrée abstinence... ) et c'est là où je vais commencer à vous parler du burlesque/strip, du cirque, des forrains, de danseuses venues d'ailleurs et de ce fameux "mythe" : la pole vient du cirque les filles dansaient sous les tentes. Parce que ces tentes là sont à l'origine de bien plus de fantasmes que certains.es ne se l'imaginent...
2. Le Xxème siècle : des spectacles où les femmes se dévoilent.
Attachez vos ceintures, on décolle direction le continent nord américain.
Nous voici donc fin 19ème début 20ème où nous allons retrouver quelques éléments clés de l'histoire de la pole.
Cette période est celle de la transition pour le cirque européen. Il quitte progressivement sa tradition équestre au profit des dresseurs d'animaux, des acrobates, clowns et aériens. Le trapèze nait d'ailleurs à la fin du 19eme S.
Le cirque devient progressivement itinérant en Europe sous l'impulsion de Joshua Purdy Brown qui développe le premier chapiteau ; il est le cousin d'un certain Barnum.
Cette mobilité et l'absence de tradition aux USA, (le cirque est né en europe au 18ème) va permettre au cirque américain de se developper dans des codes qui lui sont propres.
En 1851, Barnum et ses associés vont commencer à transformer le visage du cirque traditionnel. En plus d'un chapiteau principal, ils installeront plusieurs tentes autour de celui ci dans lesquelles se dérouleront les « sideshows ». Les sideshows occupent le public avant, pendant et après le spectale sous le chapiteau principal.
Ces sideshows comprennent, des monstres humains « Freakshow » qui perdront de leur notoriété avec l'avancée des connaissances en médecine; et puis ce qui nous intéresse particulièrement ici les girls shows. Les girls show ont revêtit (c'est drôle pour du strip) différents aspects.
Si au début, ces girlshows consistaient à créer des peintures vivantes, où des femmes posaient devant des décors peints. Ce type de mise en scène est remplacé progressivement par des numéros de danse.
Ces numéros de danse se déroulant sous les tentes à « l'entracte » vont être très fortement influencés par les hootchie cootchies, ils obtiendront le nom de Cooch.
Si vous vous êtes intéressés.es à l'histoire de la pole peut être avez vous déjà vu ce terme de Hoochie Coochie. Mais savez vous ce qui se cache derrière ?
Je vous explique tout ça.
En 1893, se déroule la « World Colombian exposition » de Chigago, à l'occasion les occidentaux découvrent les danses exotiques (je laisse ça là).
Cette exposition sera particulièrement marquée par un numéro de danse orientale et plus particulièrement de danse du ventre proposé par Little Egypt.
Les occidentaux découvrent alors une danse rompant avec les codes de la tradition classique, avec des mouvements de bassin très marqués.
A la fois fascinés et horrifiés par cette danse qui fera couler beaucoup d'encre à l'époque, les occidentaux lui donneront le nom de hoochie coochie : danse ayant un aspect sexuellement provocant, suggestif.
La légende raconte d'ailleurs que Little Egypt serait devenue célèbre à ce moment là pour s'être en plus... dénudée en dansant (toutes les sources ne concordent pas sur cette version, le terme de Little Egypt regroupant parfois différentes danseuses orientales).
Les Hoochie coochie étaient donc des danseuses du ventre itinérantes proposant des shows « exotiques » parfois avec le corps partiellement dénudée ou en donnant l'illusion qui fera le succès des Carnival shows ; spectacles itinérants plutôt rattachés aux milieux forains que circassiens.
Allons même un peu plus loin. Cette danse du ventre provocante donnera naissance au « bump and grind » mouvements du bassin jugé provoquant et emblématique du Burlesque.
Cette référence au bump and grind est intéressante (pour nous) par rapport au livre « Girls Show - Into the Canvas World of Bump and Grind » où l'on trouve une première référence à l'utilisation d'un poteau pour un show dont je vous copie l'extrait :
“One Eye Tommy Fallon and Mom Fallon ran a single-O show called Princess Pat. The girl who worked it would strip naked and grind herself up against the ‘snorting pole’, simulating sex with an imagined male lover. The ‘snorting pole’ or pole in the front of the stage, was often the center tent pole. These cooch and single-O tops were often very small, twenty by thirty feet, so the center pole would be right up against the front of the stage, making it available as a ‘prop’.”
Pour les non anglophones il est question ici d'une femme se dénudant et mimant, à l'aide du poteau présent sous la tente, la mise en scène d'un rapport sexuel avec un amoureux imaginaire. L'autrice explique que par la configuration particulière des tentes dans lesquelles se déroulaient les « sideshows » le poteau central était un accessoire disponible pour la mise en scène des numéros. Voici donc le fameux « mythe » de la tente complet.
Cette référence si souvent rapportée/entendue comme quoi la pole ne vient pas du strip-tease mais du cirque, où les filles dansaient sous les tentes avec les poteaux, font belle et bien référence à même l'émergence du strip-tease. L'auteure du livre écrit en 1999 complétera même son propos en indiquant que le « snorting pole » utilisée comme accessoire pour les cooch et single o's dans les années 40/50 restera un élément principal dans les « nude dance clubs ». On trouvera des carnivals shows jusqu'aux environs des années 70. Susan Meiselas, photographe, suivra entre 1972 et 1975 un show itinérant et en sortira un livre photo '' Carnival stripper'' retranscrivant l'ambiance de ces shows strip itinérants.
Le développement de la télévision, mais aussi de l'industrie pornographique (films et magazines) conduira progressivement à la disparition des shows itinérants en général et des girlshows au profit des clubs de strip. En effet, face au développement de numéros de burlesque/strip de plus en plus osés, qui étaient aussi parfois programmés dans les théatres, ces derniers se retrouveront sous le coup d'interdiction d'ouverture, conduisant les artistes à se produire dans les nights club à l'espace plus exigu. Les danseuses/acrobates se retrouvent donc à performer dans une plus grande proximité avec les spectacteurs. Voilà. Mais attendez ne partez pas ! Parce que l'histoire de la pole ne s'arrête pas tout à fait ici aux années 50 où se développe plus particulièrement le striptease/burlesque, qui donnera ensuite le strip moderne que nous connaissons et qui nous permettra à tous et toutes de faire de la pole aujourd'hui.
Le strip-tease/burlesque perdra de son engouement autour des années 60/70 notamment avec la libération sexuelle. Celle ci malgré la levée de certains tabous, conduira aussi à un phénomène de consommation de masse avec la libération de l'exploitation commerciale du sexe (par exemple avec la levée de la censure des corps dans les films aux USA, la création des 1er magazines de charme,...).
De 1950 aux années 90, le striptease (qui utilise la pole comme accessoire dans les clubs), devient un spectacle mercantile et non plus un divertissement comme il pouvait l'être avant. II est "victime" de la "sexploitation" et s'approche de plus en plus de service érotique tarifié dont les codes alimentent une ambiguité avec la prostitution. C'est ce striptease moderne que nous connaissons et qui fait partie intégrante de notre culture actuelle (film, séries) et qui pose tant problème dans le milieu de la pole. J'y reviendrai plus tard. J'aimerai terminer cette partie avec 3 fun facts : En 1897, Charmion, une trapéziste, fera scandale avec un numéro de trapèze dans lequel... elle se déshabille. Ce numéro a d'ailleurs été immortalisé par Edison (inventeur de la camera). La vidéo est dispo ici En 1940, le néologisme « Ecdisyast » a été crée par Mencken à la demande d'une stripteaseuse Georgia Sothern, pour désigner de façon plus « digne » le striptease. Ce néologisme fait référence à la mue des serpents et la métamorphose des anthropodes, mais ne fit pas consensus. En 2006, lors d'un procès, la Norvège a estimé que le strip-tease était un art et n'était donc pas assujettis à la TVA. Intéressons nous donc maintenant à ce qui nous est un peu plus actuel, la partie moderne de l'histoire de la pole.
3 – De la fin des années 90 à nos jours : Du strip-tease moderne à la pole dance « récréative». Depuis le départ, la pole est indissociable de l'histoire du strip tease, et c'est aussi grâce au strip-tease qu'elle va sortir des « gentleman club » pour devenir la discipline qu'elle est aujourd'hui et que nous connaissons. Voici quelques personnes et dates « clés » dans son évolution, la liste n'est bien évidemment pas exhaustive mais tente d'illustrer la transition qui s'est amorcée. Si aujourd'hui la pole dance à cette image de « fitness » c'est avant tout grâce à une … strip-teaseuse, devenue la première prof de pole : Fawnia Mondey.
En effet, Fawnia Mondey (une canadienne vivant aux USA), proposera en 1994 les premiers cours de pole « récréatifs » (en référence à recreational dans la littérature US), comprenez des femmes qui ne sont pas strip-teaseuses comme beaucoup d'entre nous. En 1997, elle lancera les premiers DVD pour apprendre la pole (mais aussi les lap dance).
En 2005, elle crée la 1er certification d'enseignement à laquelle sera affiliée Mariana Mariana Baum.
En 2011, Pole expo voit le jour, c'est la première convention internationale de pole dance se déroulant à Las Vegas chaque année.
En 2004, C'est Bobbi (ancienne strip-teaseuse également) qui propose les premiers cours (hors strip club) en Australie.
Elle créera l'année suivante la mythique compétition Miss Pole Dance Australia dont la première édition sera remportée par Jamilla Deville (pole danseuse et performeuse burlesque).
Bobbi proposera également des DVD.
Jamilla lancera elle aussi en 2007 une série de DVD pour apprendre la pole " the art of pole". Elle est aussi la créatrice de plusieurs figures dont le Jade (écart horizontal sur la pole).
En 2006, Felix Cane se fait remarquer en remportant Miss pole dance Australia, après seulement quelques mois de pole.
En 2009, elle performera dans le spectacle pour adulte du Cirque du soleil « Zumanity ».
En 2006, et voyant l'évolution de la discipline, KT Coates (qui a découvert la pole lorsqu'elle travaillait comme danseuse dans un bars à hotesse) lancera une pétition pour que la pole soit reconnue comme sport (olympique).
En 2006, elle crée également une certification pour enseigner la pole.
En 2009 , KT co créera l'IPSF (l'international pole sport federation) et un premier championnat du monde sera organisé en 2012.
l'IPSF développera un code de pointage (basée sur l'évaluation de la qualité, la technicité, l'éxécution et la complexité des mouvements comme en gym).
Coté français, on trouvera les premiers cours de pole autour de 2006 notamment à la pink school (école du pink paradise) et chez acrobarre avec Mariana Baum qui, au début des années 2000, travaille aussi comme stripteaseuse à Paris.
Acrobarre deviendra Pole Dance Paris l'année suivante. Mariana proposera également des DVD pour apprendre la pole, ainsi qu'une formation professionnelle et des posters de figures.
Autour de 2007-2008 Doris Arnold co créée « Spin With me » qui proposera en 2010 également une formation professionnelle.
En 2008, on trouve aussi des cours chez P pole avec Laurence Hilsum et Keem. Ils proposeront également un DVD pour apprendre la pole à la maison.
Notons qu'à cette époque les cours de pole se font en … talons !!
En effet lorsque j'ai suivi mon premier stage en 2009, la paire de talons faisait partie de l'équipement requis pour un premier cours de pole. Ça peut vous paraître « anecdotique » mais cela à une importance concernant l'histoire de la pole (et une partie de son appropriation culturelle qu'on verra plus loin).
Cette spécificité disparaîtra avec le temps.
Lorsque je me lance « intensément » dans la pratique de la pole en 2012, les talons ont disparus dans les 2 écoles par lesquelles je passe.
Les cours de pole ( à l'exception des cours d'exotic) se font maintenant pieds nus de l'échauffement à l'apprentissage des figures. En 2009, la France voit également l'organisation de la première compétition de Pole Dance par Mariana Baum, qui deviendra ensuite le championnat de France (FFD). Enfin en 2016, la Fédération Française de Danse (FFD) reconnaît la pole comme discipline sportive. Cette reconnaissance ne se fera pas, à l'époque, sans tumulte, conduisant même à la création d'une délégation indépendante et à une certaine division au sein de la communauté française. D'autres événements importants verront le jour (compétition shows etc) mais j'y reviendrai dans une autre partie. Allez un petit fun fact en plus :
En 1991, la franchise américaine de club de strip Déja vu organise la première compétition de pole dance qu'ils appelleront ... "Po'Lympics".
Ils existent encore aujourd'hui de très nombreuses compétitions en lien avec le milieu du strip.
En 2010 d'ailleurs la nouvelle miss USA, fera scandale pour avoir remporté (en 2007) la compétition "Stripper 101", une compétition amateur de pole dance... organisée par un club de strip. Avant de clôturer ce petit chapitre historique sur la pole et son imbrication dans la culture du strip (ou du burlesque si vraiment vous préférez,) je souhaiterai terminer ce petit voyage dans le temps par un voyage dans le monde : Direction l'Inde et la Chine.
II. Les cousins orientaux de la Pole. Une autre idée assez commune dans le milieu de la pole actuellement consiste à attribuer la filiation de la pole dance à deux autres disciplines qui en sont assez proches, du moins visuellement : le mallakhamb en Inde et le mât chinois (oui en Chine on s'en doute). Il me semblait important d'en parler non pas seulement pour les éventuelles réserves des « stripo-sceptiques » mais parce qu'en voyant la pole évoluer (et sa technicité) depuis plus de 10 ans, il est indéniable que ces cousins là, bien qu'ils ne semblent pas en être à l'origine, sont sans aucun doute liés à son évolution actuelle. 1. Le mallakhamb. J'en profite également pour signaler un petit « abus de langage ». On l'oublie parfois en tant que français pratiquant la pole dance je pense, que le mot « pole »signifie avant tout barre, poteaux (coucou les copains canadiens) et pas systématiquement la discipline pole dance. On l'a vu avec le « snorting pole » des tentes des forains. On le retrouve aussi dans la sémantique ou l'appellation anglosaxonne de ses cousins.
Le Mallakhamb vient de Malla signifiant « homme fort » et Khamb « le poteau ».
Il s'agit initialement, d'un art martial indien ancestral datant du 12eme S mêlant lutte et des postures de yoga sur un poteau en bois fixe, ou suspendu, ou encore une corde mais aussi bien d'autres supports. Cette pratique permettait de développer et d'entretenir les qualités physiques des lutteurs.
Le Mallakhamb tombera dans l'oubli pendant plusieurs siècles avant de réapparaître au 19emes, sous l'impulsion d'un prof de sport. Il ré-introduit cette discipline pour l’entraînement et la préparation physique des soldats. Le poteau représentant alors l'adversaire et les mouvements liés à ceux utilisés pour le combat ou le développement des aptitudes physiques. Dans les années 50, et malgré une participation au championnat nationale de gymnastique, le mallakhamb aura du mal à être reconnu comme sport en Inde.
Ce n'est que dans les années 80 que la première fédération de Mallakhamb verra le jour. C'est également à cette période que Gopalroa Phadke semble avoir réalisé plusieurs films sur différentes disciplines dont le Mallakhamb, qui seront diffusés sur chanel 9 en Australie. Cette vidéo (disponible ici) est construite comme un guide présentant les différents aspects du mallakhamb tant par les différents agrès utilisés que par les figures qui constituent la discipline. Un œil avertit de pole dancer en trouvera un très grand nombre de familières. Le Mallalkhamb reste une discipline sportive relativement méconnu à l'international, en dehors d'une représentation en Allemagne lors d'un gala des JO en 1936 et de cette vidéo.
Elle apparaît toute fois dans un spectacle de Franco Dragone en 2009 puis en 2015. Une nouvelle reconnaissance internationale du Mallakhamb se profile depuis 2018 grâce au Cirque du soleil qui intègre pour la première fois de son histoire un numéro réalisé par le champion Rajesh Mudki, dans son spectacle Bazzar.
Mudki est également le co fondateur du premier site internet présentant le Mallakhamb. Il participe également à une émission de tv réalité en 2009 et l'amènera à développer l'aspect perfomance artistique de cet art martial à travers l'Europe.
Notons enfin que le Mallakhamb dans sa version poteau en bois est pratiqué exclusivement par les hommes ! Les filles pratiquent la version corde...
La petit info en plus : le poteau fixe utilisé dans le Mallakhamb est un poteau en bois de rose, enduit d'huile de ricin pour limiter la friction (un peu tout l'inverse de nous).
2 . Le mât chinois. a. Histoire du mât.
J'ai été surprise de découvrir à quel point il était difficile de retracer l'histoire du mât chinois.
Au delà de la pollution « pole dance » associée aux recherches sur internet, je découvre un peu plus tard dans « Une histoire du Cirque » par Pascal Jacob (historien du cirque), que le théâtre acrobatique chinois a une histoire particulière.
Alors que le cirque n'est pas encore né en Europe, le théâtre acrobatique chinois commencera à disparaître (au profit de la musique) au moment de la Dynastie Ming (1368-1644), menant même à la fermeture de l'école impériale des acrobates en 1727. L'acrobatie étant vue avec méfiance, elle quittera progressivement la cour pour devenir un art de la rue (pratiquée dans des sociétés secrètes).
Le théâtre acrobatique chinois ne fera sa réapparition qu'en 1950 (200 ans plus tard) avec un répertoire effacé à réécrire.
Concernant le mât chinois plus particulièrement, nous pouvons retrouver quelques repérages historiques, notamment à travers des représentations visuelles millénaires ; les premières images d'acrobates sur des supports verticaux datant d'environ 200 ans av JC, ou encore le premier répertoire de figures acrobatiques : comprenant toutes les acrobaties traditionnelles (108 av JC).
Pascal Jacob estime que cette pratique trouvait sa source dans l'ascension des arbres fruitiers et une démonstration d'agilité. Le mât est pratiqué comme un exercice de force.
Le théâtre acrobatique chinois et le cirque occidental semble se croiser autour du 17èmeS dont les occidentaux rapporteront entre autre le « perch pole balancing », mais l'on est encore loin du mât tel qu'on le connaît.
Ils évolueront indépendamment l'un de l'autre.
En 1956, la troupe acrobatique de Pékin se produit à l'Olympia de Paris et présente la danse des lions (danse rituelle traditionnelle). Les européens en découvrent une version acrobatique sur un mât. Cette performance suscitera un premier intérêt pour l'agrès.
La pratique chinoise et nord coréenne du mât a pendant longtemps privilégié une forme collective avec plusieurs mats et semble être pratiquée essentiellement par les hommes, comme on peut le voir dans « Saltimbanco » spectacle des années 90 du Cirque du soleil.
En Occident, la pratique du mât se développe aussi sous l'aspect de performances artistiques individuelles permettant d'apporter un nouveau visage à la pratique qui s'éloigne de la démonstration quasi militaire de la tradition chinoise.
On attribue en France un regain d'intérêt et un renouveau de l'agrès à João Paulo Santos lors de ses études au Centre National des Arts du cirque de Chalon en Champagne (2001-2003). C'est également à partir de cette période que des femmes commencent à pratiquer le mât chinois.
De nombreux artistes du cirque contemporain continue à explorer cet agrès tant sur le format de la mise en scène, l'intégration de la danse, que sur des variantes de l'agrès en lui même comme le mât culbuto de Vincent Martinez, ou le mat pendulaire (non fixé au sol). b. Les mat-chinistes et la pole dance. Autour de 2010 et probablement par la similarité des agrès, quelques mât-chinistes glissent du mât vers la pole. Pour n'en citer que quelques uns mais qui s'illustreront particulièrement en remportant des compétitions de pole : nous avons Edouard Doye qui remporte en 2010 la compétition Française de Pole Dance et puis pole art en 2011. Saulo Sarmiento remportera le compétition française de pole en 2011 et Pole art en 2012. En 2012, c'est au tour de Simon Heulle, mat-chiniste formé au cirque de Lomme de remporter le titre de champion de France de pole dance. J'ai d'ailleurs l'occasion en 2012, alors que je ne suis qu'une pole danseuse débutante de suivre un workshop avec ces 2 derniers.
Le mât chinois discipline essentiellement masculine se retrouve ainsi face à la pratique de la pole dance essentiellement féminine. Les échanges entre ses deux agrès semblent donc s'être opérés assez tardivement.
c. Et La pole dance en Chine ? Une autre manière pour moi de questionner le lien entre pole dance et mat chinois a été aussi de me pencher sur l'image de la pole dance... en Chine.
D'après les quelques articles consultés, la pratique de la pole et son histoire avec le strip font d'elle une discipline controversée là bas également, et les pratiquants sur place tentent à souligner la familiarité de la pole avec … Le mât chinois. La première équipe chinoise a été constitué en 2012 avec accord du World pole Sport & Fitness. 7 athlètes avaient pu se rendre à Londres pour concourir. C'est en 2015 que le premier championnat du monde sera organisé en Chine. d. Mat chinois et pole dance : d'une barre à l'autre. Enfin, je me suis aussi penchée sur les ressemblances et les différences dans les techniques propres à la pole dance et au mât, au delà des différences d'agrès. Pour les personnes qui n'en connaîtraient pas les spécificités techniques, voici une petite présentation des agrès. * Le matériel. Le mât mesure en moyenne dans les 6m (mais peut varier selon les préférences), son diamètre mesure entre 52mm et 60mm et dispose d'un revêtement néoprène. La pratique se fait donc totalement habillé enfin d'éviter les brûlures. Le mât est généralement statique, mais ils existent des variantes.
Les barres que nous utilisons en pole dance ont un diamètre allant pour les plus anciennes de 50mm à 40mm de nos jours. Les diamètres les plus utilisées actuellement sont 45 et 42mm.
Niveau hauteur, elles peuvent aller de 2m30 environ (kit standard x pole) à 4m par exemple en compétition. Elles ont un mode statique et un mode rotatif ( à partir de 2004). Elles sont métalliques et disposent de différents types de revêtements permettant une adhérence plus ou moins renforcée de la peau.
Effectivement à l'opposé du mât chinois, l'adhésion à l'agrès se fait directement par la peau, elle implique donc d'avoir une tenue ne gênant pas les principaux points d'accroche (aisselles, cuisses, genoux, ventre, taille). Notons que depuis quelques années, l'industrie de la pole développe des revêtements silicones ou se rapprochant des mâts, ou encore des « pole sleeves » « chaussettes » en néoprène permettant de « transformer » une pole en mât. On voit aussi apparaître sur le marché des poles pendulaires (Flying Pole). Fun fact : Question taille et pour l'anecdote, la prestation de pole dance sur la barre la plus haute a eu lieu en 2010 à l'E3 pour le compte d'Activision (coucou les geeks). La prestation est réalisée par Danielle Rueda-Watts sur une pole de 15m de haut. La vidéo est par là pour les curieux. * Les techniques. Au delà de ces différences purement matériel, voyons donc à travers quelques exemples ce que le mât partage ou non avec la pole du coté de la technique. Il serait difficile ici d'être exhaustive tant l'évolution est rapide.
Pour cela, je me suis basée sur mes connaissances en pole, sur le site Pole Origins et le manuel de la FEDEC (Fédération Européenne des arts du cirque 2007) comprenant les techniques de base en mât.
Le mât et la pole ont donc en commun différentes positions tel que le drapeau/iron X, la montée épaule/shoulder mount, la montée brachiale, certaines positions assises (drama queen/boulette) appelées positions de repos au mât.
Les deux disciplines présentent également des différences dans certaines accroches de jambes, les montées. En mât les pieds sont souvent utilisés comme dans la montée classique, que l'on retrouve parfois à la pole ou encore la montée balancée et la montée sautée absentes en pole.
La montée classique en pole, elle utilise les chevilles et les genoux pour enserrer la barre.
De même, la pole comprend de nombreuses figures où l'on tourne autour de la barre « les spins » (fireman, chaise, carousel...) semblant être peu présents en mât. D'autres figures de pole semblent totalement inexistantes dans le répertoire du mât chinois notamment liées à la souplesse et la contorsion. Quelqu'un aurait déjà vu un rainbow marshenko ou un bird of paradise sur un mât ? On peut aussi repérer des glissements de figures du mât vers la pole...
Parmi les positions de repos basiques en mât, l'une d'elle correspond à notre « lotus ou Remi sit » en pole. Sa paternité chez nous est attribuée à Rémi Martin... un machiniste mais elle est déjà présente dans le numéro de Joao en 2007 au Festival Mondial du Cirque de Demain. Les descentes ou glisses en mât ressemble beaucoup à certains drops que nous avons maintenant aussi à la pole tel que le « Death drop » que l'on peut voir dans le numéro de mât du cirque du soleil en 92. Mais on retrouve aussi des figures de pole en mât comme par exemple dans les vidéos ci dessous où l'on peut voir pour les pole dancers un Jade (ecart horizontal sur la pole/le mât), un superman et un dove. https://www.youtube.com/watch?v=4aqxPmnWAnc https://www.youtube.com/watch?v=ZVAynW8gkrg
Je signale également ici au passage le travail de Catarina Rosa Dias de la promo 2015/2016 du Centre Nationale des Arts du cirque qui travaille avec un mat rotatif. Son projet étant de mêler les techniques du mât et de la pole. Elle a donc suivi pour l'occasion des cours de pole à Buenos Aires.
Enfin Sandrine Juglair prépare également actuellement « Dicklove » un spectacle associant les 2 agrès. Sortie prévue en novembre 2021.
Notre tour du monde s'achève donc ici, dans un contexte de métissage artistique où les artistes de la pole et du cirque se rencontrent autour d'un agrès qui leur est si familier et totalement inconnu à la fois. Une belle représentation de ce partage est la convention internationale de mât chinois/Pole Dance de Bordeaux créée en 2015.
Si le cirque n'a pas été comme l'aurait voulu certain la véritable origine de la pole dance, il n'empêche que le développement de la pole a pu mener différents artistes circassiens, danseurs ou gymnastes à faire évoluer et à révolutionner la pole dance telle que nous la connaissons aujourd'hui au travers de 3 courants principaux : la pole fitness/pole sport, la pole dance/artistique, et l'exotic dance. Et ça c'est la suite, mais faisons d'abord un petit détour par les neurosciences et la psychologie sociale.
Fun facts :
Vous ne le saviez peut être pas mais, les pompiers japonais font aussi des acrobaties sur des poteaux, ou plus exactement sur leurs échelles en bambou. D'ailleurs il y a une fête annuelle au Japon pour célébrer les pompiers qui donnent encore aujourd'hui lieu à ces démos acrobatiques. Vous pourrez retrouver ici un reportage des années 20
On dit aussi qu'ils ont été l'inspiration de Chrysis de la Grange, reine de la corde lisse entre les années 30 et 50, qui avait la particularité de disposer d'un morceau de bambou en haut de sa corde sur lequel elle réalisait quelques figures au début de son numéro.
Et vous savez quoi ? Elle faisait du strip aussi.
Bonus : Pourquoi est il parfois si difficile de changer (ou de faire changer) d'avis sur la pole ? Une partie de la réponse se trouve dans les neurosciences et la psychologie sociale. Si vous n'êtes pas familier avec ces domaines scientifiques ; ils visent à étudier le fonctionnement du cerveau pour les premières en étudiant par exemple, les zones du cerveau impliqués dans le langage, la mémoire, la mémoire, la motricité via l' enregistrement de l'activité cérébrale en autre … et l'analyse des interactions, perceptions et influences sociales pour la seconde. La psychologie sociale s'attache donc à étudier des phénomènes tels que : la soumission à l'autorité, l'adhésion à un rôle social, le genre, mais aussi les croyances, les stéréotypes. Je vais donc vous parler un peu de cet éclairage scientifique sur les croyances, le raisonnement et l'économique psychique (voyez le cerveau un peu comme un moteur ici). J'essaierai d'être synthétique car c'est un vaste et passionnant sujet.
En tant qu'être social, nous sommes donc constitués de croyances ou opinions si vous préférez. Le terme croyance étant souvent assimilé à tord dans le langage courant à la religion.
Ces croyances nous permettent d'intéragir dans le monde qui nous entoure facilement, elles sont constituées de notre passé, de notre éducation, notre milieu social, le discours des médias et de l'idéologie dominante.
Je rappelle ici que, depuis une certaine rencontre entre Adam et Eve, la femme n'a pas très bonne presse et cette idée a quand même façonné depuis des centaines d'années la place de la femme dans notre société (la chasse aux sorcières).
Et parce que notre environnement est complexe, notre cerveau a donc développé 2 modes de fonctionnement : un mode automatique basé sur nos croyances qui est peu coûteux, facilement disponible mais parfois malheureusement constituées d'idées reçues, et un mode plus avancé appelé aussi raisonnement. L'inconvénient de celui ci c'est qu'il est coûteux et prends du temps.
Par exemple avec ce travail, j'ai passé un nombre d'heures (que je n'ai pas calculé) à chercher, lire, comparer, confronter différentes informations, à écrire, relire, rechercher encore. Vous vous doutez bien qu'il est absolument impossible d'appliquer ce raisonnement à toutes nos croyances. En plus de l'effort physique et intellectuel, c'est aussi un effort cérébral. En effet, les neurosciences ont mis en évidence que ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui s'activent dans les croyances et dans le raisonnement.
Par nécessité (et économie) de fonctionnement, C'est la zone du cerveau lié à la pensée automatique qui s'active et c'est seulement que si l'on décide de lui fermer son caquet (nouvelle activation cérébrale) que d'autres zones cérébrales liées au raisonnement logique s'activeront à leurs tours. Bref notre cerveau est feignant (ou économe), c'est comme ça.
Cela implique donc que si une personne n'est pas prête (et cérébralement disposée) à remettre en cause une partie de ses croyances, tous les documentaires du monde sur la pole (aussi « représentatif » soient ils) ne leur permettront pas de forcément changer d'avis sur la pole (parce que leurs économies psychiques s'en battent un peu les couilles/les ovaires).
Mais ils peuvent changer d'avis un jour peut être. L'exemple de Anna Maija est parfait pour illustrer cet aspect (je vous en parle plus tard).
Pour terminer ce petit détour dans les méandres du cerveau et de la psychologie, j'aimerai vous parler des préjugés et des stéréotypes car ils sont fondées eux aussi sur nos croyances. C'est un champs important de la psychologie sociale qu'il est impossible de résumer en quelques lignes tant les travaux sont nombreux.
Retenons globalement que dans l'idée de cette économie psychique, le cerveau traite les informations pour les mettre dans des petites boites, il catégorise. Cela s'applique aux objets, mais aussi aux individus, c'est la catégorisation sociale.
Cette catégorisation sociale se base aussi sur des croyances et sur la route des croyances, on trouve les stéréotypes et les préjugés ; ces deux là conduisant aussi à la discrimination.
Le stéréotype regroupe plutôt l'ensemble des croyances partagées concernant les caractéristiques d'un groupe de personnes. C'est une petite boite toute prête. Le préjugé lui correspond plus à une attitude évaluative, plus souvent négative à l'égard d'un groupe ou d'une personne. C'est une disposition acquise (que l'on a assimilé) dont le but est d'établir une différenciation sociale. La discrimination est le comportement négatif non justifiable à l'égard d'un groupe ou d'une personne. De nombreuses théories en psychologie sociale se sont penchées sur ces mécanismes, leurs origines, leurs fonctions, leurs répercussions mais aussi sur la possibilité de lutter contre les stéréotypes qui sont très difficile à ébranler, car on vient parfois toucher à ce qui constitue en partie l'identité sociale des individus. Si je reviens un peu à la pole en général. On associe culturellement la pole au striptease car en plus d'en être issue et d'en partager l’élément principal (la barre), elle est majoritairement pratiquée par des femmes, et bien souvent les gens n'envisagent même pas que les hommes en puisse en faire.
Cela conduit donc rapidement au raccourci (biais « cognitif » ): les pole danseuses sont des stripteaseuses. (Catégorisation et pilote automatique).
Les stripteaseuses sont évaluées négativement (préjugés) par la société car sont l'objet de stéréotypes. La société aura donc tendance à « rejeter » ce groupe. (Discrimination)
Certaines pole danseuses auront donc tendance à se conduire consciemment ou non, de manière négative vis à vis des stripteaseuses, pour s'en différencier et se « réassurer » sur leur identité sociale et leur valeur (théorie de l'identité sociale et de la comparaison sociale). La discrimination est donc renforcée au sein même d'un groupe de femmes pratiquant la pole dance. Ironie du sort rappelons le, les premières profs de pole étaient … des stripteaseuses. C'est cette discrimination et ce qu'elle sous entend qui a souvent été dénoncé quand à émerger sur Instagram le hashtag si (tristement) populaire dans la pole notastripper (pas une stripteaseuse). Je voulais passer par cet éclairage des neurosciences et de la psychologie sociale pour mettre en lumière 2 choses : La première est qu'il est difficile d'essayer de faire changer d'avis quelqu'un qui est accroché à ses croyances, même si elles sont fausses car l'activité de raisonner est coûteuse et que le cerveau n'aime pas le vide.
La seconde est que la catégorisation que nous utilisons pour pouvoir aborder le monde qui nous entoure est basée sur nos croyances, notre éducation, notre milieu culturel. Il est d'ailleurs important de souligner que nous appartenons ou descendons de générations qui ont participé ou assisté à la libération sexuelle qui rappelons le s'est accompagnée du développement de la pornographie. Le strip moderne est donc d'autant plus représenté dans les films et les séries que nous regardons, là où nos grands parents n'avaient parfois même pas de notion de ce que pouvait être le strip et découvraient avec des yeux naifs la pole, sans jugement de valeurs
Ces croyances, parfois partiellement erronées peuvent conduire à des formes de stigmatisation et de discrimination qui ne sont pas sans conséquence sur les individus.
Ce sera l'objet de la 3ème partie.
La bibliographie et webographie utilisées pour réaliser ce travail sont disponibles ci dessous.
Merci beaucoup pour cet article vraiment détaillé, et pour le passage par les neuro-sciences pour expliquer nos biais et comportements ! C'est vraiment précieux, ce genre de contenu documenté et complet.
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